Les tics de langage sont présents partout dans nos interactions quotidiennes, que ce soit dans nos échanges professionnels ou familiaux, notamment avec les adolescents.
Des expressions telles que « en fait », « genre », « du coup », « en gros » ou encore des hésitations comme « euh » sont désormais omniprésentes. L’abus de ces tics peut avoir un impact non négligeable sur les interlocuteurs, parfois jusqu’à les irriter, voire décrédibiliser celui qui en fait usage. En effet, ces habitudes peuvent altérer la fluidité et la crédibilité d’un discours, le rendant parfois pénible à suivre. D’après Françoise Nore, experte en linguistique et traduction, ces tics peuvent également diminuer l’impact du message en banalisant la prise de parole et en rendant le locuteur moins distinctif.
Que sont les tics de langage ?
Lorsque nous sommes sous pression, nous avons tendance à perdre nos moyens, que ce soit en parlant trop vite ou en nous égarant dans nos idées. Ce genre de comportements nuit à la structure de notre discours et augmente la probabilité d’employer des tics de langage. Selon Gilles Col, professeur de linguistique à l’université de Poitiers, « les mots révèlent souvent bien plus qu’ils ne cachent ». Ces tics verbaux sont souvent le reflet de nos difficultés à formuler nos émotions ou à exprimer des sentiments, servant de mécanismes de protection ou de défense.
Les origines des tics de langage
Ils apparaissent naturellement dans notre façon de parler et marquent la différence entre une maîtrise ordinaire d’une langue et une maîtrise plus aisée. Ils jouent aussi un rôle de « pause » dans notre réflexion, nous offrant du temps pour organiser notre discours. Ces mots, souvent rassurants, agissent comme des appuis linguistiques, nous permettant de gagner en confort au fil d’une conversation.
Tics de langage et confiance en soi
Les tics de langage peuvent aussi contribuer à renforcer une certaine assurance en nous permettant de garder un rythme dans la conversation, d’éviter les silences inconfortables et de maintenir l’attention de notre interlocuteur. Cependant, ils peuvent aussi être une manière de dissimuler un manque de confiance ou de feindre la maîtrise totale d’un sujet.
Comment s’en défaire ?
1ère méthode
Identifiez vos tics
La première étape est de prendre conscience de vos propres tics. Vos amis ou collègues ont sûrement déjà remarqué certaines de vos habitudes verbales. Faites une liste de ces tics et trouvez des alternatives plus appropriées à utiliser à leur place. Accepter les silences dans une discussion est également crucial pour s’en débarrasser.
Grâce à notre outil d’analyse conversationnel que nous utilisons durant nos formations en techniques de vente, ils sont identifiés.
Enregistrez-vous
Pour mieux identifier vos tics de langage, il est utile de vous enregistrer en train de parler ou de faire une présentation. Cela permet une analyse plus fine et aide à les corriger.
Apprivoisez le silence
Certains tics apparaissent pour remplir les silences. Il est important d’apprendre à accepter ces moments de pause, à respirer et à réfléchir avant de continuer à parler. Avec le temps, le silence peut devenir un allié lors de vos interventions.
Améliorez votre aisance à l’oral
Développer votre vocabulaire et votre aisance en expression orale peut réduire votre dépendance aux tics de langage.
Maîtrisez votre rythme
S’exprimer en public n’est jamais facile et on a souvent tendance à accélérer son discours pour évacuer le stress. Ralentissez votre rythme, respirez et accordez-vous des pauses silencieuses afin d’éviter les tics.
Soyez patient
Se libérer des tics de langage demande du temps et de la persévérance. Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Un travail régulier et progressif vous permettra d’atteindre votre objectif.
2 ème méthode
Utilisez des techniques de « choc »
Une méthode pour contrer un tic est de provoquer un léger choc. Par exemple, dès que vous utilisez un mot parasite, vous pouvez leffectuer un geste particulier serrer le point ou vous toucher le menton. Cette réaction créera un réflexe dans votre esprit que vous chercherez à éviter par la suite.
Quand j’étais directeur commercial, j’avais convenu avec mon collaborateur, qu’à chaque fois qu’il disait « en gros » en ma présence (quand on était que nous deux) je faisais l’écho et je prononçais à voix haute « en gros ». Au bout de quinze jours, le tic de langage avait disparu.
Conclusion
Les tics de langage sont des éléments naturels de la communication, mais ils peuvent affecter la clarté de votre discours et diminuer votre crédibilité. En les identifiant, en acceptant les pauses silencieuses, en ajustant votre rythme de parole et en vous exerçant régulièrement, vous réussirez à améliorer votre expression orale.
Avec patience et bienveillance envers vous-même, vous deviendrez un orateur plus confiant et plus impactant.