Pour qu’une musique puisse nous toucher, il convient que l’interprétation soit à la hauteur de la partition. En d’autres termes, l’interprétation revêt une importance capitale (certaines émotions nous sont inoubliables)
Par analogie, on peut dire que dans l’entreprise, le dirigeant est le compositeur d’un cadre général : processus, structures, outils, stratégie….
Pour ce faire, il a recours à des modèles (ex : Projet d’entreprise, le sens, certifications, labellisations…etc)
Pour autant, ces normes ne saisissent qu’imparfaitement la complexité du réel.
Le facteur humain, un levier de performance
Quelle que soit la qualité du cadre général, les collaborateurs interprètent la partition. Ils appliquent le cadre défini selon leur compréhension, leurs intérêts, leurs ressources, leurs ancrages, leurs contraintes… C’est cette interprétation qui caractérise le « facteur humain ».
Ainsi, si c’est le cadre général qui définit le mode de fonctionnement théorique de l’entreprise, c’est le facteur humain qui en fait le fonctionnement réel (différence entre le travail prescrit et le travail réel)
Il va sans dire que le facteur humain peut avoir des conséquences néfastes en termes de coût et de qualité, s’il n’est pas maîtrisé. C’est d’ailleurs pour cette raison que les normes et procédures sont devenues obsessionnelles chez bon nombre de dirigeants.
Or, celles-ci, à leur tour, contournées, donnent lieu à de nouvelles interprétations. Ce cercle vicieux alourdit les circuits. Elle augmente les coûts, dégrade la qualité et détourne les énergies vers des batailles internes sans valeur ajoutée.
A la condition d’être managé le facteur humain recèle un potentiel de performance insoupçonné. En effet, le contact incessant avec les clients, la nécessité de s’adapter à des situations particulières est source d’idées et de solutions novatrices.
Prendre en compte ces idées est un moyen puissant pour faire évoluer le cadre général.
La logique d’entreprise
Résumons le propos : la performance relève à la fois de la qualité du cadre général (logique d’entreprise) et du facteur humain (logique d’autonomie)
La logique d’entreprise s’appuie sur la vision et les stratégies de développement voulues par les managers. Celle de l’autonomie s’appuie sur la délégation et la responsabilisation des « opérationnels » ;
Elle valorise la capacité des collaborateurs à appliquer le cadre général avec discernement, afin de l’adapter à la réalité du terrain.
Loin de s’opposer, ces deux logiques se complètent et s’alimentent mutuellement. Le bon positionnement du curseur dépend de la confiance entre encadrement et collaborateurs. Celle-ci est déterminée par le mode de management.
Pour conclure (temporairement).
Le facteur humain peut être la meilleure ou la pire des choses.
Une chose est certaine, toutes les tentatives de le brider sont contre-productives voire désastreuses (accroissement du mal être au travail). Bien managé, le facteur humain est à la fois un levier de performance et une source de progrès continu pour l’entreprise.
Cela suppose de la part des managers une vision positive de celui-ci et une croyance forte en la capacité de discernement des collaborateurs.